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Itinéraire d'un futur réalisateur...
7 février 2009

Je frissonne...

palpitements

Je frissonne, emporté par ce vent d’automne. Je lève la tête pour regarder les arbres morts à mes côtés, et je souris. Ainsi donc les cœurs ne sont pas seuls à dépérir…

Je marche sur les flaques, qui mouillent mes chaussures et vont jusqu’à en changer complètement les couleurs. Le moindre changement, la moindre métamorphose, semble m’interpeller et me faire signe.

Sur le petit pont je regarde la rivière qui coule. La pluie qui tombe dessus semble secouer la vie marine toute entière. Tiraillée, bousculée, tout comme ma vie.

J’aime la sensation des feuilles mortes sous mes pieds. J’aime avoir ce faible pouvoir sur la nature. J’aime imaginer que je peux diriger les choses et les objets…

Mais ce que j’aime surtout, c’est me faire du mal. Je n’accepte pas l’amour des autres, puisque je ne suis pas capable moi-même d’en donner. Alors je vis, tel un corps sans âme, et je déambule dans ce décor d’automne, qui au-delà d’une saison, représente tout simplement ma vraie personnalité. Ma vraie tourmente.

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Commentaires
N
je pleure... de rire !
C
Qui se ressemble se comprend...<br /> Des années nous séparent, et pourtant...<br /> Même maladie,<br /> Même mélancolie...<br /> C’est bouleversant,<br /> Parfois même effrayant,<br /> De percevoir ce reflet de moi<br /> A l’intérieur de toi...<br /> <br /> Mélancoliquement,<br /> Chouquette
A
Chouquette, ton texte m'émeut terriblement... Un texte que je comprends si bien, dans lequel je me sens si bien...<br /> <br /> J'espère avoir d'autres occasions de lire tes textes, qui me parlent tant.<br /> <br /> Nous en parlerons plus longuement, les mots me manquent face à tant d'émotions partagés.<br /> <br /> A quand un blog à toi?
C
Automne, saison des pluies et des mauvaises nouvelles, cortège des douleurs qui assaillent.<br /> Le bruit des feuilles qui craquent sous les pas, comme autant d’os qui se brisent. <br /> Automne, mélange âcre de senteurs :<br /> Odeurs de pluie, de mousse et de terre mouillées,<br /> Parfum entêtant des fleurs, jusqu’à la nausée.<br /> Bruit de succion des chaussures qui s’enfoncent un peu dans la terre.<br /> Automne, mélange des couleurs :<br /> Le rouge du sang, le brun de la terre et le doré des lettres qu’on grave dans la pierre.<br /> Sous un ciel gris qui déverse à grosses gouttes toutes les larmes qu’on ne sait plus pleurer,<br /> On dresse des monticules de terre sur le ventre de ceux qu’on aime.<br /> <br /> Automne, saison des premières gelées.<br /> La terre se fige comme le cœur qui s’est refermé sur tant de douleur.<br /> La terre devient dure et froide comme la pierre qu’on n’a pas pu poser…<br /> Il faut attendre… On retient son souffle...<br /> On laisse glisser les regards pleins de sollicitude et ceux qui condamnent.<br /> Et on affronte alors sans broncher,<br /> Les coups du sort et les regards compatissants des gens bien intentionnés,<br /> Les paroles qui se veulent réconfortantes mais donnent la nausée.<br /> On élude les questions restées sans réponse pour l’éternité.<br /> On oublie de penser et de respirer.<br /> <br /> L’hiver arrive ensuite, froid comme le métal qui se froisse.<br /> Odeurs et cœur anesthésiés, goût de sang dans la bouche.<br /> Goût du risque et indifférence.<br /> Vitesse destructrice.<br /> Plus peur de rien. <br /> Ni de la mort, ni de la vie.<br /> On se laisse envahir par le froid qui brûle le cœur et les paumons.<br /> On fait des choix, on prend des décisions,<br /> On continue, on ment, on tourne en rond.<br /> On fait semblant d’être encore en vie.<br /> <br /> A chaque printemps, la vie renaît.<br /> Celle des arbres qui bourgeonnent,<br /> Celle des cœurs qui palpitent encore…<br /> Sage respect du cycle de la vie ? <br /> Ou imbécile instinct de survie ?<br /> On pose un bloc de pierre sur le ventre de ceux qu’on a aimés,<br /> La douleur devient lisse, inodore et respectable,<br /> Tandis que sous le sol pourrissent les corps de ceux qui vont nous manquer,<br /> Tandis que nos cœurs, enfouis à jamais sous un tas de feuilles multicolores,<br /> Ne savent plus ni battre ni aimer. <br /> <br /> Ai-je encore un cœur ?<br /> <br /> Chouquette<br /> <br /> <br /> C’est étrange, Alexandre, cette façon que tu as de réveiller par tes sentiments ceux des autres, de susciter par tes textes les mots des autres… ceux d’une Chouquette par exemple… qui n’écrit jamais ailleurs qu’ici…
Itinéraire d'un futur réalisateur...
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